Le psychologue américain Albert Bondura démontra dans une expérience menée en 1967 comment des personnes souffrant de phobies peuvent se débarrasser de ces terreurs extrêmes par une méthode très simple. Cette méthode s’appuie sur un procédé de persuasion fondé sur le principe de la « preuve sociale »*.
Pour cela, il mena une première étude avec des enfants d’âge préscolaire, choisis pour leur terreur des chiens. Ces enfants devaient regarder simplement, 20 minutes chaque jour, un petit garçon visiblement heureux de jouer avec un chien.
Ce spectacle provoqua des changements si marqués dans les réactions des enfants qu’après seulement 4 jours, 67 % d’entre eux acceptèrent de se mettre dans un parc avec un chien et restaient là, à caresser le chien pendant que tout le monde quittait la pièce. De plus, lorsque les psychologues procédèrent à nouveau à une évaluation de la peur de ces enfants, un mois plus tard, ils constatèrent que l’amélioration n’avait pas été éphémères ; les enfants étaient plus que jamais disposés à jouer avec les chiens.
Une seconde étude réalisée permit de faire une découverte d’une grande importance pratique. Pour diminuer les craintes des enfants, il n’était pas nécessaire de leur monter dans la réalité un enfant jouant avec un chien. Il suffisait de projeter un film montrant la scène ! Les films les plus efficaces étaient ceux qui montrent non pas un, mais plusieurs enfants avec leur chien.
Le principe de la preuve sociale a semble-t-il d’autant plus de force que la preuve est administrée par des actes d’un grand nombre d’autres personnes.
L’influence des exemples filmés sur le comportement des enfants peut-être une thérapie dans bien des cas.
Les recherches du psychologue Robert O’Connor sur les enfants d’âge préscolaire non intégrés au groupe le montrent de façon frappante. Nous connaissons tous un de ces enfants extrêmement timide, restant isolé, en marge des jeux et des rassemblements de leurs camarades. O’Connor pense qu’il risque de se former dès la petite enfance un processus d’isolement durable, qui entraînerait par la suite des difficultés d’adaptation et d’intégration sociale pour les adultes.
Pour essayer de briser ce processus, O’Connor réalisa un film comprenant onze scènes tournées dans le cadre d’une école maternelle. Chaque scène montrait un enfant différent qui, d’abord, solitaire, regardait un groupe, puis se joignait activement à l’activité du groupe, à la satisfaction générale.
O’Connor choisi dans 4 école maternelle des enfants particulièrement renfermés et leur montra le film. L’effet fut radical ! Les enfants isolés commencèrent immédiatement à se mêler à leurs camarades de la même manière que les autres enfants des écoles maternelles.
Le plus étonnant fut ce qu’O ‘Connor constata alors qu’il revint observer les enfants 6 semaines plus tard :
Alors que les enfants repliés sur eux-mêmes qui n’avaient pas vu le film restaient plus isolés que jamais, ceux qui avaient vu le film étaient devenus des meneurs sur le plan de l’activité sociale. Ce film de 23 minutes, qui n’avait été vu qu’une seule fois, suffit à inverser la tendance. Le risque d’une inadaptation permanente pouvait être écarté par le seul pouvoir du principe de « preuve sociale ».
D’autres recherches se sont intéressées à l’effet de preuve sociale produit par les films, en montrant le revers de la médaille. L’idée que les scènes montrées dans un film peuvent avoir une forte influence sur le jugement de l’enfant à grandement inquiété les adversaires de la violence à la télévision.
Bien que les effets de la violence vue à la télévision sur l’agressivité des enfants soient complexes, les résultats obtenus lors d’une expérience rigoureuse mené par le psychologue Robert Liebert et Robert Barron en 1972 sont préoccupants :
L’expérience consistait à montrer à certains enfants des extraits d’une émission télévisée comportant des scènes de violence. Par la suite, ces enfants se montraient plus agressif que les enfants qui avaient regardé une émission sans violence (une course de chevaux). Ce phénomène de contagion de l’agressivité et de la violence a été ainsi démontré sur deux groupes d’âge différent (5 – 6 ans et 8 – 9 ans) et jouait pour les filles comme pour les garçons.
*Le principe de la preuve sociale :
Selon Robert Cialdini « La valeur attribuée à un comportement dépend dans une certaine mesure du nombre de personnes qui l’adoptent. Pour s’en convaincre, vous pouvez faire l’expérience suivante :
Arrêtez-vous sur un trottoir dans une rue animée et fixez pendant au moins une minute un point quelconque dans le ciel, ou au sommet d’un grand immeuble. Rien ne se produira, la plupart des passants continuent à aller et venir sans lever les yeux vers le ciel, et personne ne s’arrêtera.
Le lendemain, répétez l’expérience en compagnie de quatre amis ; regardez le ciel tous ensemble. En l’espace de 60 secondes, une foule de badauds se seront arrêtes pour scruter le ciel de concert. Et les piétons qui ne se joindrons pas à l’attroupement ressentirons le besoin irrésistible de regarder en l’air au moins brièvement. Si votre expérience produit les mêmes résultats que l’étude menée par les psychologues Milgram, Bickman et Berkowitz en 1976, 80% des passants s’arrêteront. »
[…] Le principe de la preuve sociale pour désactiver des comportements pathologiques […]
Il n’y a plus qu’à installer un vidéoprojecteur dans les cabinets ! 😂 Je rigole belle article !! Merci pour le partage
Yes pour le vidéo projecteur, avec l’hypnose on l’installe directement dans le cerveau de la personne. Et avec un bel état d’hypnose n’est-ce pas une belle réalité 3d augmentée ? 😉