Hypnose profonde : caractéristiques et utilisation

hypnose profonde

Qu’est-ce que l’hypnose profonde ? Comment la différencier d’une transe légère ou d’un simple état de relaxation ? Quels sont ses bienfaits, ses caractéristiques, et que disent les neurosciences modernes à son sujet ? Plongée dans les profondeurs fascinantes de l’incosncient…

Qu’est-ce que l’hypnose profonde ?

L’hypnose profonde désigne un état modifié de conscience avancé, dans lequel l’activité du mental conscient s’efface pour laisser place à un fonctionnement autonome de l’inconscient. Dans cet état, les suggestions deviennent puissamment actives, les perceptions peuvent se modifier radicalement, et la frontière entre imaginaire et réalité s’efface.

Le Docteur Milton Erickson, figure emblématique de l’hypnose moderne, en donne une définition précieuse :

« L’hypnose profonde est le niveau d’hypnose qui permet aux sujets de fonctionner directement à un niveau inconscient et de manière adaptée, sans interférence de l’esprit conscient. »

Selon lui, la transe profonde donne accès à une réalité intérieure faite de souvenirs, d’abstractions et de représentations symboliques qui remplacent temporairement le monde extérieur.

Hypnose profonde vs hypnose légère et relaxation

Il est essentiel de distinguer clairement l’hypnose profonde d’autres états proches, mais fondamentalement différents :

ÉtatCaractéristiques principalesUsage principal
RelaxationDétente musculaire, calme mental, conscience intacteGestion du stress, sommeil
Hypnose légèreAbsorption partielle, imaginaire actif, réponse aux suggestions simplesHabitudes, confiance, visualisation
Hypnose profondeDissociation intense, hallucinations, amnésie, automatisme idéomoteurAnalgésie, régressions, symbolique inconsciente

En hypnose profonde, l’individu fonctionne sur le plan inconscient, avec des réponses spontanées, parfois surprenantes, souvent symboliques — comme s’il rêvait les yeux ouverts tout en étant guidé.

Ce qu’en disent les neurosciences

Les découvertes en neurosciences confirment la spécificité de la transe profonde :

  • Réduction du réseau du mode par défaut (celui qui nous fait penser à nous-mêmes, ruminer ou anticiper).
  • Désengagement du cortex préfrontal, siège du contrôle conscient.
  • Activation du cortex cingulaire antérieur et du thalamus, facilitant une concentration intense et une sensibilité aux suggestions.
  • Apparition d’ondes thêta et delta, similaires à celles du sommeil profond ou de la méditation avancée.
  • Possibilité d’hallucinations hypnotiques, observées via IRMf, avec activation des aires sensorielles sans stimuli externes.

Autrement dit, l’hypnose profonde n’est pas un sommeil, mais un état de conscience altérée, où l’inconscient agit avec précision, créativité et cohérence.

Les signes et phénomènes caractéristiques de l’hypnose profonde

Voici les indicateurs cliniques d’un état hypnotique profond :

  • Amnésie spontanée ou suggérée (le sujet oublie des parties de la séance).
  • Hallucinations (voir ou entendre ce qui n’existe pas objectivement).
  • Catalepsie (immobilité involontaire d’un membre).
  • Anesthésie ou analgésie (disparition de la douleur).
  • Écriture automatique, mouvements idéomoteurs spontanés.
  • Régression en âge (comportement, voix, croyances d’un état passé).
  • Dissociation forte : le sujet observe ou vit une scène sans y être émotionnellement attaché comme à l’ordinaire.

Une réalité subjective recréée

Erickson l’explique de manière saisissante :

« En transe profonde… des sujets peuvent écrire de manière automatique sur du papier et lire ce qu’ils ont écrit. Ils peuvent tout aussi bien avoir une hallucination du papier, du crayon et de l’activité motrice de l’écriture, et lire ensuite ce qui est “écrit”. »

Dans cet état, ce n’est plus le monde extérieur qui gouverne la réalité du sujet, mais son référentiel intérieur, fait d’associations, d’images, de mémoires.
Le thérapeute agit alors dans l’univers propre du sujet, comme un guide discret.

Entre coma hypnotique et transe somnambulique ?

Historiquement, James Braid ou James Esdaile parlaient d’un “coma hypnotique” utilisé pour des opérations chirurgicales. Ce type de transe était proche d’une suspension sensorielle complète, parfois assimilée au sommeil.

Mais la transe profonde ericksonienne, reprise aujourd’hui par des praticiens comme Antoine Garnier (Campus Hypnose), est tout autre : c’est une expérience consciente, mais dissociée et hautement symbolique.

Le sujet n’est pas “absent”, il est présent dans un autre plan de réalité : celui de l’inconscient actif.

👉 Pour découvrir la formation dédiée à l’hypnose profonde animée par Antoine Garnier, rendez-vous ici :
https://hansen-hypnose.com/formation-hypnose-profonde/

Comment induire une hypnose profonde ?

Induire une transe profonde demande temps, précision, observation et respect du rythme du sujet. Voici quelques techniques clés :

  • Activation des réponses idéomotrices : lévitation du bras, doigts qui bougent.
  • Saturation cognitive : confusions, paradoxes, ruptures de schéma (style ericksonien).
  • Fractionnement : entrer-sortir plusieurs fois de transe pour aller plus profondément à chaque fois.
  • Métaphores de descente : escalier, grotte, plongée… (classique mais efficace).
  • Stimulation symbolique ou régressive : faire émerger des souvenirs, émotions ou archétypes.

L’important est de suivre les signes (ralentissement, micro-mouvements, respiration) et de laisser l’inconscient construire la profondeur à sa manière.

À quoi sert l’hypnose profonde en thérapie

L’hypnose profonde permet :

  • Une reprogrammation durable des croyances limitantes.
  • Le traitement de traumatismes ancrés (avec précaution).
  • L’anesthésie hypnotique (douleur chronique, accouchement, chirurgie).
  • Des expériences régressives réparatrices.
  • Une intégration symbolique de parties du Moi.
  • L’exploration de vies antérieures ou archétypes, pour les approches transpersonnelles.

En conclusion

L’hypnose profonde n’est ni un sommeil, ni une perte de contrôle, ni une forme de coma. C’est une immersion lucide dans l’univers actif de l’inconscient. Elle permet de recréer la réalité, de symboliser l’expérience et de transformer en profondeur.

Elle ne se décrète pas, elle s’installe. Elle ne s’impose pas, elle se négocie. Elle ne se mesure pas en minutes, mais en richesse de phénomènes vécus.

« Le sujet en transe profonde ne dort pas. Il rêve à sa manière. Et ce rêve, s’il est bien accompagné, peut guérir. »

Dominik

  1. […] L’hypnose profonde et ses caractéristiques […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.