L’induction de Bernheim : une technique d’induction d’hypnose classique par suggestions directes

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L’induction de Bernheim est une technique d’induction d’un état d’hypnose qui repose sur la fixation du regard et des suggestions directes. Beaucoup diront que ce type d’induction est trop autoritaire ou inapproprié, et pourtant… Simple et efficace, à mon sens nous pouvons largement y trouver source d’inspiration pour varier nos inductions et parfois sortir de l’ultra permissif qui ne convient pas forcément pas à tous… et obtenir des états d’hypnose plus profonds.

Hippolyte Bernheim (1840 – 1919), est un professeur de médecine et neurologue français, célèbre dans le cadre de l’histoire de l’hypnose et de la psychothérapie. Fondateur de l’école dite de Nancy qui se rendit célèbre par l’étude des phénomènes de suggestion et d’hypnotisme.

Voici donc le rituel d’induction d’un état d’hypnose selon Bernheim tel qu’il est décrit dans son livre : “De la Suggestion dans l’état hypnotique et dans l’état de veille – 1884 ” :

« Je commence par dire au malade qu’il ne s’agit d’aucune pratique nuisible ou extraordinaire ; que c’est un sommeil qu’on peut provoquer chez tout le monde, sommeil calme, bienfaisant, qui rétablit l’équilibre du système nerveux.

Alors je lui dis :« Regar­dez-moi bien et ne songez qu’à dormir. Vous allez sentir une lourdeur dans les paupières, une fatigue dans vos yeux ; vos yeux clignotent, ils vont se mouiller ; la vue devient confuse ; les yeux se ferment.»

Quelques sujets ferment les yeux et dorment immédiatement. Chez d’autres, je répète, j’accentue davantage, j’ajoute le geste ; peu importe la nature du geste. Je place deux doigts de la main droite devant les yeux de la personne et je l’invite à les fixer ; ou, avec les deux mains, je passe plusieurs fois de haut en bas devant ses yeux ; ou bien encore, je l’engage à fixer mes yeux et je tâche en même temps de concentrer toute son attention sur l’idée de sommeil. Je dis  :

« Vos paupières se ferment, vous ne pouvez plus les ouvrir. Vous éprouvez une lourdeur dans les bras, dans les jambes, vous ne sentez plus rien, vos mains restent immobiles, vous ne voyez plus rien ; le sommeil vient. », et j’ajoute d’un ton un peu impérieux :  « Dormez !  » Souvent ce mot l’emporte ; les yeux se ferment ; le malade dort.

Si le sujet ne ferme pas les yeux ou ne les garde pas fermés, je ne fais pas longtemps prolonger la fixation de ses regards sur les miens ou sur mes doigts : car il en est qui maintiennent les yeux indéfiniment écarquillés et qui, au lieu de concevoir ainsi l’idée du sommeil, n’ont que celle de fixer avec rigidité : l’occlusion des yeux réussit alors mieux. Au bout de deux ou trois minutes tout au plus, je maintiens les paupières closes, ou bien j’étends les paupières lentement et doucement sur les globes oculaires, les fermant de plus en plus progressivement, imitant ce qui se produit quand le sommeil vient naturellement; je finis par les maintenir closes, tout en continuant la suggestion : “Vos paupières sont collées, vous ne pouvez plus les ouvrir; le besoin de dormir devient de plus en plus profond; vous ne pouvez plus résister.” Je baisse graduellement la voie, je répète l’injonction: “Dormez !” et il est rare que plus de quatre ou cinq minutes se passent sans que le sommeil soit obtenu.C’est le sommeil par suggestion. C’est l’image du sommeil que j’insinue dans le cerveau.

Chez quelques uns, on réussit en procédant avec douceur; chez d’autres, rebelles à la suggestion douce, il vaut mieux brusquer, parler d’un ton d’autorité pour réprimer la tendance au rire ou la velléité de résistance involontaire que cette manœuvre peut provoquer.

Souvent, chez des personnes en apparence réfractaires, j’ai réussi en maintenant longtemps l’occlusion des yeux, imposant le silence et l’immobilité, parlant continuellement et répétant les mêmes formules : “Vous sentez de l’engourdissement, de la torpeur; les bras et les jambes sont immobiles; voici de la chaleur dans les paupières; le système nerveux se calme; vous n’avez plus de volonté; vos yeux restent fermés; le sommeil vient”, etc. Au bout de huit à dix minutes de cette suggestion auditive prolongée, je retire mes doigts, les yeux restent clos; je lève les bras, ils restent en l’air : c’est le sommeil cataleptique.

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà évoqué le sommeil, ou employé ce type de suggestions? Ravi de lire vos commentaires…

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Dominik

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  2. Yves left a comment on 6 mai 2020 at 18 h 59 min

    Thanks. Très simple

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